" Le Parisien aime son chien "

Tous ces cris sans pareille

Font hurler mes oreilles 

 

Avec vous

Chiens de la rue Gann'ron

Je compatis.

« VIENS ICI ! ! ! »

« COUCHE ! ! ! »

« ASSIS ! ! ! »

« JE VAIS TE TUER ! ! ! »

Ce sont purs cris de haine

Haine de l’humain frustré

Il n’a pas eu de veine

Il désire se venger

Mais trop lâche il te crache

Son impuissance EN PLEINE GUEULE

Ta gueule à toi

Pauvre chien

De trois fois rien.

 

« TU VAS T’AMENER, OUI ? ? ? »

C’est l’humain qui titube

C’est un dimanche matin

Déjà empli de vin

Sorti de sa voiture

Avec son pauvre chien

Le harcèle de cris

C’est vraiment pas joli

Chaque dimanche me réveille

Me fait mal aux oreilles

C’est la sortie du chien

Murs du cimetière

Rue Ganneron

Faut qu’il fasse ses besoins

Et son maître…

Son maître…

« Maître »

Un mot sado-maso

Pour dire « viens, que j’te casse le dos »

Pour gueuler « VIENS ! VIENS ICI ! ! ! »

Donner de toute sa rage

Un coup d’pied au passage

Ces lignes n’ont pas de bruit

Ne peuvent rendre les cris

 Mais je n’invente rien

Je pleure pour tous ces chiens

Souffre-douleurs, objets de rien

J’entends j’entends les cris

 Alors

Les yeux dans les yeux de mes chattes

Regards profonds

Désirs de zen

Je pleure.

 

Sandrine

13 juin 2001